Language selection

Language selection

Un gouvernement ouvert pour une amélioration des résultats


Le gouvernement ouvert est un concept. C’est une vision du gouvernement. C’est une invitation lancée aux intervenants, aux citoyens et à la société civile à aider à façonner les décisions et les actions du gouvernement. Il ne s’agit pas d’un programme ni d’une politique, mais ces deux éléments peuvent contribuer à réaliser la vision d’un gouvernement qui encourage la participation civique, invite à la responsabilisation et fait preuve de transparence. Un gouvernement ouvert, c’est notamment un gouvernement qui divulgue en ligne de façon proactive des renseignements relatifs aux finances et aux ressources humaines et qui publie des données sur les dépenses de façon visuelle ou sous forme de tableaux lisibles par machine. Ces mesures visent à consolider la gestion du secteur public.

D’où je me situe dans la fonction publique, je perçois l’ouverture du gouvernement comme une action. Pour moi, le terme renvoie aux efforts que nous déployons pour créer des occasions permettant aux personnes, sans égard à leur lieu de travail ou de résidence, de contribuer aux activités associées à la gouvernance et faire en sorte que le pays reflète les valeurs de ses habitants. La participation des citoyens et des intervenants dans le contexte de l’élaboration de politiques établit un climat de confiance, laisse place aux perspectives des autres, assure une responsabilisation et nous permet de concevoir ensemble des politiques, des programmes et des services de qualité supérieure.

Qu’est-ce que la participation dans le contexte de la politique publique?

Les processus de participation peuvent être structurés et formels, comme des comités parlementaires mis sur pied pour examiner un enjeu ou des processus qui permettent à quiconque de fournir une rétroaction sur une loi à mesure qu’elle progresse au sein du Parlement. La participation peut s’effectuer par des représentants élus ou des fonctionnaires qui travaillent au nom des parties intéressées, notamment par l’intermédiaire de processus invitant les intervenants à commenter des modifications proposées à un règlement ou à une loi. Les processus peuvent être informels, comme la tenue d’un forum de discussion en ligne. Ils peuvent être ouverts et transparents, modérés ou non, multilatéraux ou bilatéraux. Malgré les nombreuses options offertes, le choix des méthodes à utiliser au bon moment peut s’avérer d’une grande complexité et comporter de grands risques en cas d’erreur. Alors, comment peut-on enseigner la « participation » comme mécanisme pour améliorer l’élaboration de politiques?

Canada au-delà de 150 est un programme d’apprentissage participatif destiné aux fonctionnaires leur permettant de découvrir de nouvelles façons de concevoir et de mettre en œuvre une politique publique. Quelle fut ma joie d’apprendre qu’outre la conception et la prospective, la participation était l’un des trois piliers du programme. Mon équipe avait recensé certaines des lacunes observées à l’échelle du système qui devaient être comblées pour renforcer la structure organisationnelle requise pour une large participation; c’était pour nous l’occasion de comprendre la façon d’aider les nouveaux fonctionnaires dans le cadre d’un changement.

Les perspectives mises en lumière par notre travail auprès des participants nous ont aidés à comprendre les obstacles auxquels sont confrontés les individus : la crainte de ne pas dire ce qui convient ou d’être perçu comme ignorant du sujet. Il reste encore à faire pour dissiper les mythes entourant le processus d’élaboration de politiques. Il nous arrive désormais plus fréquemment de dire « Dialoguez avec les autres pour comprendre le problème et pas seulement pour trouver la solution! »

Nous rappelons aux gens qu’ils doivent interagir avec les personnes qui ont vécu l’expérience ainsi qu’avec le milieu universitaire et des professionnels travaillant dans le domaine. Nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’une occasion de mettre à profil l’intelligence collective pour s’attaquer aux défis associés à la politique publique.

À l’appui d’une participation constructive : Quels changements doivent être apportés?

Avec l’ouverture du gouvernement, il est possible que les personnes, lorsqu’elles auront compris le processus d’établissement de politiques, y consacrent également leur temps et leur énergie et proposent leurs idées et leurs ressources. Des personnes travaillant dans divers secteurs, provenant de partout au pays et confrontés à divers obstacles peuvent créer ensemble la société dans laquelle nous voulons vivre.

Pour ce faire, les représentants élus doivent communiquer clairement les priorités et les fonctionnaires doivent rendre leur travail visible à ceux qui souhaitent y contribuer. Ces éléments permettent à d’autres secteurs de s’aligner sur ces priorités et de travailler avec le gouvernement à la réalisation de résultats sociétaux communs s’ils le choisissent. L’ouverture du gouvernement permet aux Canadiens d’influencer le changement d’une façon qui fait écho aux valeurs de ceux qui habitent le pays.

Harmonisation des ressources avec les priorités

Les représentants élus communiquent les priorités au début de leur mandat dans le cadre du discours du Trône, puis chaque année au moyen de mises à jour budgétaires et économiques, et enfin de façon régulière grâce à des annonces, à du contenu Web, à des gazouillis et à des entrevues avec les médias.

En 2016, le premier ministre a publié les lettres de mandat qu’il a envoyées à chaque ministre dans lesquelles il énonçait les priorités relatives à leur portefeuille respectif. Jamais auparavant ces lettres n’avaient été rendues publiques. Le premier ministre y établissait également clairement la façon dont ces priorités devaient être réalisées. Les fonctionnaires et le public sont ainsi plus à même d’harmoniser leurs activités avec ces priorités.

Rendre l’invisible visible

Les personnes qui travaillent au sein du gouvernement servent des ministres élus par les électeurs pour représenter leurs valeurs et leurs intérêts. Les fonctionnaires sont les intendants d’une bonne gouvernance : ils recueillent des données probantes de diverses sources, résument l’information et établissent des options pour les décideurs élus.

Rendre l’invisible visible signifie communiquer le contexte et les contraintes entourant le sujet d’une politique afin que les autres puissent également les comprendre. Pour assurer une participation constructive, il faut rester ouvert aux bonnes idées et dialoguer avec d’autres pour découvrir leur expérience quant au sujet visé plutôt que de chercher à valider ce que nous croyons déjà savoir. Une bonne politique commence par l’écoute et l’observation.

L’accès accru aux outils numériques et aux médias sociaux signifie que les bonnes idées peuvent venir de n’importe où; l’information peut être décelable par n’importe qui et les discussions peuvent s’effectuer à grande échelle. Les gens peuvent contribuer à la compréhension de problèmes complexes et les partenariats peuvent amplifier l’incidence des solutions proposées.

La confiance accordée aux établissements publics chute partout dans le monde et on observe une polarisation accrue dans de nombreux pays; il semble donc judicieux de revoir la façon dont les gens collaborent pour le bien collectif. Avec le système actuel, trop nombreux sont ceux qui n’obtiennent pas ce qu’ils sont en droit de s’attendre. Je me tourne maintenant vers vous, chers lecteurs. Devons-nous revoir le fonctionnement de notre gouvernement et, dans l’affirmative, à quoi cela pourrait-il ressembler?

Au-delà de mon propre point de vue
L’engagement des parties prenantes : Mon p’tit bout de chemin